Acceptation

ACCEPTATION - 24 mars 2015
Ma vie est différente.  Différente dans le sens où je me sens mieux avec moi, avec mon entourage, avec "ce que tout le monde peut penser", car je suis plus en paix avec moi-même, avec ce que je suis réellement.

Ce que je suis réellement, c’est une femme, mi-trentaine qui s’épanouie, qui apprend à se découvrir, car elle ne l’a jamais fait.  Les autres ont toujours été plus importants que moi-même à mes yeux.  Les autres ne sont point à blâmer, je suis la seule responsable de mon bonheur, de mes choix, et j’ai choisi, il y a maintenant 9 mois que "Je suis la personne la plus importante dans Ma Vie".

Ce que je voulais être, il m’est impossible de le concrétiser, car ma santé ne me le permet pas. J’ai tant voulu, tant espéré et essayé d’être une femme de carrière, reconnue pour son savoir, ses compétences hors du commun, de sa différence dans le monde des hommes. Me distinguer, me différencier pour que lorsque les autres me voient pensent : "Cette femme en est toute une! Elle est irremplaçable par ses compétences! Elle réussi tout et même plus chaque défi, aussi difficile soit-il! X est une femme à part!"

Je désirais tant être reconnue par la société, par ma famille, par "les Autres" pour tout ce que j’ai appris à l’école pendant tant d’années. Utiliser ces connaissances pour faire une différence dans la société, aider, partager mon savoir et non le laisser dans un casier dans le fond de  mon cerveau.  "Je voulais être" m’a permis de traverser de difficiles épreuves, d’avoir l’impression d’être quelqu’un, de devenir quelqu’un même si la vie ne me faisait pas de cadeau et que mon corps criait sa douleur. Les études afin de devenir ce que je voulais être m’ont permis de rester en vie, de survivre un bon moment.

Les études terminées, un cv impressionnant n’ont pas apporté la santé et la capacité de faire éclore ce que je voulais être. Déceptions par-dessus déceptions, craintes de n’être rien, espérer la santé à tout prix sans avoir aucun pouvoir sur celle-ci prend beaucoup d’énergie et de temps. Temps finalement gaspillé à nager contre courant.  Déceptions, malheur et difficulté d’être bien avec moi-même.

Depuis plusieurs mois maintenant, je n’essaie plus de me distinguer, de me faire reconnaître, j’apprends à me connaitre, à savoir "Qui suis-je vraiment?".  Je n’attends plus d’être en santé pour être heureuse et faire quelque chose de ma vie.  J’apprends à m’aimer telle que je suis réellement et non celle que j’aurais voulu être. La vie est tellement plus simple ainsi! Apprendre à vivre et à être bien avec moi-même malgré mes défauts de santé que je ne peux changer à volonté mais qui changent, arrivent et repartent tout en en créant d’autres.  J’écoute mon corps, il parle beaucoup, un peu trop parfois, mais j’accepte la situation, ma condition.  L’acceptation est une des choses les plus importantes, car sans elle, il y a trop de résistance, il faut être ouvert à ce qui se présente, car un rien peut aider à comprendre bien des choses. Accepter permet de grandir, d’être heureuse et de vivre malgré les douleurs physiques.

Mes journées sont maintenant bien remplies. Je m’occupe, crée, je vis à mon rythme.  Je voulais concevoir des buildings, des ponts, maintenant je conçois à plus petit échelle selon les besoins de la vie quotidienne.  Depuis quelques temps, c’est le tricot et la couture qui me permet de m’exprimer, de me sentir utile et demande peu d’effort mais procure un sentiment d’accomplissement. De nouvelles idées plein la tête donnent vie à de nouveaux vêtements ou accessoires et surtout à ne plus combattre, mais à vivre dans l’acceptation accompagnée d’un guide spirituel, une puissance supérieure comme ange gardien et soutien, car seule je ne pouvais pas y arriver.

Chaque jour est différent et est vécu en temps et lieu dans la sérénité et la paix avec moi-même et avec les autres.